Revue de presse
“Jean-Louis Tallon s’est attaqué à la biographie du précurseur du minimalisme US, Terry Riley. Même si ce dernier refusa le terme, le trouvant trop limitant pour ses activités et son art en expansion. Au fil de 250 pages, vous allez découvrir le travail d’un homme qui ne se limita jamais à ce qu’on attendait de lui et qui, de lieu en lieu, de voyage physique en découverte musicale explora toute sa vie la radicalité d’un propos toujours en construction : du saxo au piano et à la voix ( proche de celle de Robert Wyatt ) du jeu à l’écriture de quartet, de la composition solo à des pièces avec La Monte Young ou le Kronos Quarter et même avec un opéra dédié à l’art brut d’Adolf Wölfli. Haut en couleurs et singulièrement inattendu, Terry Riley.
Le propos de l’éditeur : « Du compositeur américain Terry Riley, né en 1935, on connaît surtout In C, pièce pionnière et révolutionnaire de musique répétitive qui, depuis sa création, jouit d’une popularité internationale incontestée. In C est néanmoins l’arbre qui cache la forêt d’une œuvre immense et universelle, à l’intersection du minimalisme, de la musique indienne, du jazz et de l’électronique, entre improvisation et écriture, Orient et Occident. On compte notamment l’album A Rainbow In Curved Air, qui influença Mike Oldfield, Pete Townshend de The Who ou Soft Machine, mais également The Harp of New Albion, sans oublier la vingtaine de quatuors à cordes conçus pour le Kronos Quartet depuis 1980. Premier ouvrage en français entièrement dédié au compositeur, Terry Riley, figure libre revient ainsi en détail sur la trajectoire d’un artiste dont l’esthétique plurielle et spirituelle, au-delà des modes, occupe aujourd’hui une place fondatrice dans l’histoire de la musique. » On peut assurément adorer ou détester, mais pas passer à côté du personnage, ce drôle de hippie façonné à la pensée indienne et au travail du chant par le maître Pandit Pran Nath ; ce virtuose des claviers capable de gérer plus de choses avec ses deux mains qu’un musicien techno avec ses samplers, sans jamais rater un temps ; assez incroyable quand on y pense. Pour ma part, je suis fondu de « A Rainbow in Curved Air ». A tout le moins, un grand passeur, autant ami du Deavid Allen de Gong que de Don Cherry, de la Monte Young que de Pauline Oliveiros, Steve Reich ou Philip Glass. De l’aventure des répétitions aux répétitions par diverses aventures, un pionnier. En continu. On ne conseille pas de tout écouter d’un coup, mais la diversité du propos mérite plus qu’une oreille attentive, une envie à naître… Très bon bouquin pour l’été.”
” Terry Riley, figure libre de Jean-Louis Tallon, biographie d’un pionnier de la musique minimaliste vénéré par Pete Townshend des Who, Soft Machine, Mike Oldfield et l’ex-Velvet Underground John Cale.”
“Pour la plupart des mélomanes, Terry Riley, c’est le mythique In C, l’une des partitions les plus connues du mouvement musical minimaliste ; mais Terry Riley, c’est bien plus que cette partition et qu’une stricte affiliation au mouvement minimal. Jean-Louis Tallon, déjà auteur d’ouvrages sur la musique de notre temps, dont des parutions remarquées sur Philippe Hersant et Gavin Bryars se penche sur Terry Riley à travers ce copieux livre, le premier en français sur l’art de compositeur unique. En 10 chapitres, l’auteur nous dresse le portrait d’un homme dans son temps,. On apprend ainsi que le jeune Terry Riley fut un temps attiré par le…sérialisme. Ainsi, sa toute première œuvre, un Trio pour violon, clarinette et piano, est influencé par Arnold Schoenberg. Mais le trajet artistique de Riley va rapidement s’éloigner des dogmes rigides du sérialisme pour s’ouvrir à d’autres horizons. Riley va vite se développer aux carrefours de la musique indienne, du jazz, de l’électronique et du minimalisme. L’artiste butine sans frontières, ne cessant d’ouvrir son paysage musical. Ainsi, en 1963, il participe même, en 1963, aux Universités internationales d’été de la nouvelle musique, le temple des avant-gardes, sans y trouver son compte. Le livre passe en revue les collaborations, devenues mythiques avec Steve Reich, La Monte Young ou le Kronos Quartet, pour lequel Riley a composé une vingtaine de quatuors à cordes. Au fil des années, Riley, longtemps fasciné par l”improvisation, touche à différents instruments et formes : de la musique orchestrale au piano, en passant par le concerto pour violon (électrique) ou l’orgue avec le fabuleux At The Royal Majestic. Au fil des pages, on apprécie un propos qui nous plonge dans l’effervescence d’une époque tout en analysant les partitions majeures du compositeur (le chapitre sur In C est foncièrement remarquable) et ses albums incontournables. Jean-Louis Tallon, avec une plume alterne et agréable, nous restitue cette vie pour la musique, loin des conventions et particulièrement stimulante. Un livre qui fait date dans notre connaissance de l’art, trop méconnu de ce compositeur, et dans notre appréciation de la musique aux USA après 1945.”
“Livre : Terry Riley – Figure Libre de Jean-Louis Tallon (Le Mot et le Reste)
Musique :
Terry Riley – A Rainbow in Curved Air
Terry Riley – In C
Julien Sénélas & Jérôme Vassereau – In C pour 11 Oscillateurs et 53 Formes
Africa Express – Terry Riley’s In C Mali
Joakim & Friends – In C Live At Philharmonie de Paris
Terry Riley – Persian Surgery Dervishes (Performance Two)
Terry Riley – In the Summer”